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Le Monument aux Morts de 1924 à 2008

Cette partie du site se décline en plusieurs pages qui s'enchainent, si vous le désirez, nous vous proposons un accès direct à chacune de ces pages : 
Le Monument aux Morts de 1924 à 2008.

La rénovation de 2008 : Occasion de découvrir en détails le Monument.
Honneur à nos morts glorieux : Pages reprenant la liste des personnes figurant sur le Monument et donnant accès à leur fiche individuelle (Plus ou moins complète, des mises à jour sont prévues au fur et à mesure de nos découvertes).
Honneur à nos morts glorieux, la cinquième face : Nous y recensons les Adinférois morts sous les drapeaux ou au combat avant 1914.
Mémorial : Hommage aux combattants décédés à Adinfer.
Hommage aux combattants de 1914-1918, poème lu le 11 novembre 2006.

 

1924 : Érection et inauguration
 

Comme toutes les communes de France (à une exception), Adinfer a érigé son Monument à ses enfants mort pour la France.
La Loi du 25 octobre 1919 oblige les communes a tenir un livre d'or glorifiant les soldats tombés pendant la guerre, ces livres préfigurent les Monuments aux Morts, ils ont le même but : Se souvenir de 14-18. Souvent les victimes civiles sont mentionnées avec les combattants. Une subvention est attribuée aux communes voulant honorer leurs disparus, du coup même les plus petites communes rurales possèdent leur monument, souvent très simple.
Nous ignorons le coût du Monument, nous savons simplement que dans le budget de 1919, il est voté une dotation nouvelle "Erection d'un monument aux soldats morts pour la France" de 1000 francs, on retrouve cette dotation en 1920, 1921, 1922, 1923 et 1924 soit un total de 6000 francs.

Avant 1914, il y avait une ferme à cet endroit, la route d'origine allant vers Ransart se trouve à droite du monument. En 1919, il a été décidé que la route principale sera dans le prolongement de la rue d'en bas. Une place, face à la mairie s'est ainsi créée et c'est là que le monument a été érigé. Ce choix, n'est pas innocent car souvent entre en compétition un terrain près d'un lieu public : la Mairie ou sacré : l'église.

Une fois cette décision tranchée, un compromis est trouvé en alliant le sacré et le profane lors de l'inauguration (Messe suivie de l'inauguration). La photo ci-dessus nous montre le monument inachevé, les abords ne sont pas plantés, et il s'agit d'une première version : les piliers entourant le monument et supportant des barres de métal ne sont pas posés, à leur place il y a simplement des cubes surmontés d'une pyramide, de plus ils sont au nombre de huit alors qu'actuellement ils sont neuf. Entre cette partie et les trois marches supportant l'obélisque, il y a un décor minéral constitué de pierres brutes. Malheureusement, à notre connaissance, aucun document n'a été gardé, ni aux Archives Départementales du Pas-de-Calais ni dans les archives communales (seule une facture non datée pour des réparations a été conservée).

Construit par la Société "Rombaux-Roland"; granits à Jeumont (Nord) en 1924. Cette société est à l'origine spécialisée dans les monuments funéraires. La Grande Guerre va lui amener un nouveau marché, celui des monuments commémorant les victimes du premier conflit mondial.
Cette signature, bien qu'érodée par le temps, est visible sur la face nord de la première "marche".

Notre Monument aux Morts a été inauguré le dimanche 17 août 1924  par le secrétaire général de la préfecture M. BERTIN-LEDOUX devant une nombreuse assemblée. La journée s'est déroulée en deux temps : Une cérémonie religieuse le matin et une autre plus patriotique le soir.

Matin : "Une messe solennelle est chantée en l'honneur des "morts pour la France", la musique de Bienvillers-au-bois et un choeur de jeunes filles (...) prêtent leur concours. La bénédiction se fait après la messe. M. CATHELAIN prononce un éloquent sermon".

​Soir : "(...) la municipalité reçoit les 22 sociétés d'anciens combattants et offre les vins d'honneur (...) M. BERTIN-LEDOUX fait la remise du drapeau à la société d'anciens combattants (...) L'inauguration se fait en présence d'environ 3000 personnes. L'appel des "morts pour la France" se fait dans un silence impressionnant (...) L'hymne au "Soldat Inconnu" chanté par un groupe de jeunes filles et jeunes gens, la Marseillaise jouée par la fanfare de Bienvillers-au-bois termine dignement cette belle fête".

D'après le compte rendu conservé dans le registre des délibérations du Conseil Municipal (1918 - 1928) côte 1D1 des archives municipales d'Adinfer.

Ci-dessous : Article paru dans
"L'Avenir d'Arras et du Pas de Calais" du  19 août 1924

Transcription de l'article paru dans "Le Courrier du Pas de Calais" du 20 août 1924

 

L'Inauguration du Monument aux Morts
Un drapeau est remis aux Anciens Combattants

Dimanche, la commune d'Adinfer a inauguré le monument élevé à la mémoire de ses enfants morts pour la France. Cette cérémonie eut lieu sous la présidence du M. BERTIN-LEDOUX, secrétaire Général de la Préfecture  représentant le Préfet du Pas-de-Calais.
La Société de musique de Bienvillers-au-Bois prêtait son gracieux concours. Vingt-deux sociétés d'Anciens Combattants s'y étaient fait représenter par des délégations avec leur drapeau en même temps que les Sapeurs-Pompiers de Rivière.
La section d'Arras des Médaillés Militaires y avait également envoyé une délégation de dix membres ayant à leur tête M. le capitaine MONNIN, président ; M. TERNOIS, chef de la sûreté d'Arras ; M RACQUIN, trésorier ; M. SERGENT, porte-drapeau ; M. ROUSSEL d'Arras.
Les habitants avaient rivalisé d'entrain et de zèle pour donner à leur localité un décor de verdure, de fleurs et de drapeaux, digne de cette fête du souvenir. De nombreuses fausses-portes, du meilleur goût et du plus bel effet se dressaient sur le parcours qu'allait suivre le cortège.
Dans la matinée, à 11 heures eut lieu une messe solennelle en musique célébrée par M. l'abbé CATHELAIN, curé de Ransart et d'Adinfer. La musique de Bienvillers-au-Bois et la toujours dévouée Mme BOUTTEMY et ses chanteurs prêtaient leur concours. M. DUMETZ, Maire, et le Conseil Municipal étaient aux premiers rangs de la nombreuse assistance.
A 12 heures, M. le Curé de Ransart procéda, à l'issue de la messe, à la bénédiction du Monument et prononça une touchante allocution de circonstance.
Un déjeuner intime fut ensuite offert aux personnalités présentes par M. le Maire d'Adinfer, déjeuner que présidait M. BERTIN-LEDOUX, Secrétaire Général de la Préfecture ayant à ses côtés M. MOREL, président de la Société de Reconstruction du Pas-de-Calais ; M. MONNIN ; M. LEFEBVRE, Conseiller Général ; M. l'abbé CATHELAIN ; M. BREUVAL, Conseiller d'Arrondissement, maire de Beaumetz-les-Loges, etc...
A 16h30, après la réception officielle, des sociétés et après les vins d'honneur offerts à la mairie. M. BERTIN-LEDOUX procéda à la remise du drapeau aux Anciens Combattants d'Adinfer, à qui il adressa une touchante et vibrante allocution.
M. Jean DUMETZ, mutilé de guerre, remercia en termes excellents au nom des Anciens Combattants d'Adinfer.
Musique en tête, officiels et sociétés défilèrent ensuite à travers les principales artères  de la localité et se présentèrent au pied du monument dont l'inauguration eut lieu en dépit d'une température menaçante, en présence d'une foule de près de trois milles personnes.
Après l'appel des Morts, toujours si émouvant, prononcé par M. Léonce VARE, M. Albert LEGRAND, trésorier du Comité organisateur, fit la remise du Monument à la Municipalité.
Puis M. DUMETZ, maire d'Adinfer ; M. LEFEBVRE, Conseiller Général ; M. BERTIN-LEDOUX exaltèrent le sacrifice héroïque de nos grands morts.
Un hymne au soldat inconnu, très heureusement interprété par un groupe de jeunes filles, succéda aux discours et à l'issue de la cérémonie, M. BERTIN-LEDOUX remit les Palmes Académiques à M. PRONNIER, instituteur à Adinfer, dont elles récompensent trente-sept années consacrées à l'enseignement de la jeunesse.

De 1924 à 2008

Le monument en lui-même ne change pas, seuls les huit cubes ont laissé place à neuf piliers servant de support à huit barres d'acier délimitant l'espace "sacré" du monument. Une chaine empêche en temps normal l'accès aux marches. Le culte des "Mort pour la France" est vivace et une plaque avec leur portrait est exposée au pied de la statue.
Malheureusement, cette plaque a disparue.

Cette photo date des années 1960, le décor minéral entre le soubassement et la première marche a été recouvert de ciment formant une pente douce, les piliers ont été placé devant ce socle et non plus sur son bord, c'est la troisième version du monument, depuis il n'a plus changé.
A une date indéterminée une grille de fer forgé a été posée autour du monument lors du mandat de Guislain VARE (1940 - 1970), elle avait été rachetée à la ville d'Arras et entourait à l'origine la Place de la Gare.
Au milieu des années 1980, un accident de voiture a abimé cette grille, vétuste, attaquée par la rouille,  elle a été enlevé par décision du Conseil Municipal le 2 novembre 1988 et remplacée par une haie de buis, donnant ainsi un air plus accueillent à ce site.

A cette époque il est éclairé de bleu blanc et rouge les 8 mai, 14 juillet et 11 novembre jusqu'à la fin des années 1990. Dans les années 1990, la statue est décapée et retrouve sa couleur "bronze". Il n'y aura plus de grands travaux avant 2008.

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