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Poème hommage aux Combattants de la Grande Guerre

Le 11 novembre 2006, ce poème a été lu lors de la cérémonie commémorant l'Armistice. Il nous avait été envoyé par un de nos correspondants qui lui-même l'avait reçu de la veuve d'un des derniers poilus. Elle ignore le nom de l'auteur. Sur l'enveloppe il y avait simplement écrit : "Important ! 14 - 18 N'ouvrir que le 11 novembre au petit matin" avec ce petit mot "Et si aujourd'hui tu avais l'occasion... à Adinfer..."

Ce vibrant hommage nous a tous ému, nous l'avons placé ici en hommage aux survivants de la "Der des Der" qui ont maintenant disparus...

Ils vont bientôt partir... ceux de la Grande Guerre,

On ne les verra plus... les vieux d'la Der des Ders...

Il en restait, pourtant... de ces grandes batailles

Qui laissèrent en prim' maint' et maintes entrailles...

Ils vont bientôt partir et ne reviendront plus...

Aux brouillards de l'Automne, on ne les verra plus...

Devant leurs monuments, flétris comme leurs drapeaux...

Leurs médailles accrochées au revers du manteau...

Ah ! Oui ! ... fallait les voir, tous groupés... excessifs...

Derrière l'un des leurs, un vieux clairon poussif...

Chaqu'fois à mi-novembre, ils nous refaisaient l'coup...

Ce sera plus dur, maintenant... ils ne sont plus beaucoup.

Les derniers bataillons... vont resserrer les rangs !...

Direction !... vers les cieux !... Défilé !... en avant !

Ils vous ont irrité, hein ? Les Anciens Combattants ?

Ils ne parlaient que guerre... depuis plus de soixante-dix ans,

Exhibant leurs médailles, en rangées épinglées...

Se rappelaient les copains... d'une voix étranglée...

Ils vont bientôt partir, ... vous ne les verrez plus !

Oh ! Non, pas de danger, qu'un soir au coin d'une rue,

Vous en rencontriez... non ! Y'en aura pas un...

Ou se sera un fantôme... disparu... au matin...

Vous les avez raillés... devant leurs monuments.

Où l'on trouve gravé le nom de tant de gens,

Ceux de leurs camarades,... qui là-bas sont restés...

N'ayant pas eu la chance... comme eux d'en réchapper...

Vous avez oublié, qu'ils n'avaient que vingt ans !

Et qu'ils étaient heureux !... comme le sont les enfants,

A l'heur'ou en quatorze, un beau dimanche d'Août,

A l'âge des illusions... des rêves... des amours fous...

Ils sont partis joyeux, dans leur pleine jeunesse,

Comme s'ils étaient allés ensemble à la kermesse !

Une chanson aux lèvres, au front ils sont montés...

Et ce sont des vieillards, qui plus tard sont rentrés...

Ils laissèrent leurs vingt ans, au coin d'une tranchée,

Et dans leurs yeux fous, si vous aviez cherché,

Vous auriez retrouvé... en fouillant, au tréfonds,

Le souvenir des gars qui sont restés au front

Où leurs restes épars achevèrent de pourrir

Dans les boyaux puants... qui les ensevelirent...

Ils vont bientôt partir, et ne reviendront pas !...

Non ! Ne regrettez rien... ils ne vous en veulent pas !...

On n'les a pas compris... Ils étaient d'un autre âge...

Où le nom de Patrie brillait dans les nuages...

Ils vont bientôt partir... s'en aller à jamais...

Et le dernier des leurs... peut-être un soir de mai...

Doucement, sans se plaindre, sans un mot, sans un cri...

S'en ira droit au ciel... sa dernière patrie...

On ne les verra plus... près de leurs monuments,

Avec les vieux drapeaux qui claquaient dans le vent,

Et leur remémoraient leur jeunesse d'antan...

Quand ils étaient soldats... et n'avaient que vingt ans ! vingt ans !

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