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La cinquième face

" … s'il est vrai que les Hommes meurent deux fois, la première fois le jour de leur décès, la seconde fois lorsque plus personne ne parle d'eux, ayons garde de toujours préserver leur souvenir … "

D'EGMONT Philippe Ier (1558-1590)

Seigneur d'Adinfer, 32 ans

Philippe Guillaume est né en 1558 à Bruxelles. Fils de Lamoral d’Egmont et de Sabine de Bavière. A l’âge de 9 ans, il se retire en Allemagne sous la protection de l’empereur Maximilien II après l’arrestation de son père (1567). Il se marie le 27 septembre 1579 à Marie de HORNES.

En 1576, probablement en souvenir du comte Lamoral, il embrasse ardemment la cause fédérale et nationale contre la domination Espagnole, les États généraux le nomment colonel d’un régiment Wallon. Il se joint aux troupes du marquis d’Havré défendant Anvers contre les troupes de Philippe II mutinées. Lors du sac de cette ville, le 4 novembre 1576, il se comporte avec bravoure, est fait prisonnier par les Espagnols et interné au château de cette ville. En 1578, Alexandre FARNESE est nommé gouverneur des Pays-Bas (1578 à  1592), il s’emploie dès lors à rallier les chefs de régiment Wallons catholiques se déclarant contre les Gantois et réussit à faire basculer d’EGMONT dans le parti de Philippe II, celui-ci se défend envers ses amis de changer de camp. Mais, en juin 1579, il tente d’enlever Bruxelles où il réside avec ses sœurs. Au matin du 4 juin, son régiment cantonné dans les environs de la ville s’empare par surprise de la porte d’Obrussel, se rend sur le Marché et prend l’Hôtel de Ville et la Maison du Roi.  Le 5 juin, les bourgeois en arme barricadent toutes les avenues menant à la Grand’ Place, refoulent les troupes d’Egmont dans l’Hôtel de ville et menacent de l’incendier. Les royalistes menacent alors de le faire sauter et réussissent ainsi à négocier leur départ. Lorsque d’EGMONT paraît sur la Place du Marché où son père fut supplicié, onze ans plus tôt, les injures fusent, le qualifiant de traître et de fils dénaturé. Le 11 avril 1588, il obtient ADINFER d’Antoine de HALLUIN, en échange d’autres terres. En 1590, Alexandre FARNESE envoie Philippe en France, au secours de MAYENNE et de la Sainte Ligue. Reçut par le Magistrat de Paris qui le compare à son père, il s’exclame : «Ne parlez point de lui, il méritait la mort : C’était un rebelle». Philippe Ier d’EGMONT est tué à la bataille d’IVRY le 24 mars 1590.

 

Le contexte historique

Cette bataille s'inscrit dans le contexte des guerres de religion : Après la mort du duc d'Alençon, héritier présomptif du trône, le 10 juin 1584, Henri de Navarre, protestant et cousin du roi, devient l'héritier de la couronne. Henri III n'a pas d'enfant, et les catholiques, dirigés par le duc de Guise à qui on prête des vues sur le trône, refusent l'idée qu'Henri de Navarre puisse devenir roi de France. Le 23 décembre 1588, Henri III fait assassiner le duc de Guise au château de Blois. Il est lui-même assassiné par le moine Clément à Saint Cloud le 1er août 1589. Avant de mourir il encourage son cousin à se faire catholique, avec lui s'éteint la dynastie de Valois. Avec Henri de Navarre, désormais Henri IV, celle de Bourbon règne sur la France jusque 1848. Le 25 juillet 1593, Henri IV deviendra catholique, entre temps il doit conquérir son royaume les armes à la main.
En novembre décembre 1589, Henri IV décide de conquérir entièrement la Touraine, l'Eure et la Normandie. Février, Alexandre Farnèse, gouverneur des Pays-Bas envoi des troupes aux Ligueurs (Opposants à Henri IV). Début Mars les troupes royales assiègent Dreux, Mayenne (chef de la Sainte Ligue) sort de son inaction et décide de secourir la ville. Une partie des troupes d'Henri IV est échelonnée le long des vallées de l'Eure et de la Vesgre, le roi décide de s'y porter par les soutenir de sa présence. Le 12 mars, Mayenne traverse l'Eure à Ivry, à Nonancourt, le roi dresse son plan de bataille et le lendemain il établit son quartier général à Saint André. Le 14 mars 1590, c'est la bataille "du panache blanc".

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La bataille d'Ivry

La bataille a lieu dans la plane Saint André, entre Nonaincourt et Ivry (depuis Ivry-la-Bataille). L'armée royale se déploie entre les villages d'Epieds, Boussy et Lente, elle compte 2.500 cavaliers et 6 à 7.000 hommes de pied. Henri IV place son armée dos au soleil et au vent qui chasse la fumée des canons. Les Ligueurs sont commandés par Mayenne, Nemours, Aumale et Egmont, elle est forte de 5000 cavaliers (dont les 2000 d'Egmont) et 10000 fantassins. Avant la bataille, Henri IV lance la phrase célèbre "Mes compagnons, Dieu est pour nous, voici ses ennemies et les nôtres ! Voici votre roi ! à eux ! Si vos cornettes vous manquent, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez au chemin de la victoire et de l'honneur !".
Les escadrons de reitres au service de la Ligue s'élance et jettent le désordre dans les rangs des chevau-légers royaux. Mais l'artillerie d'Henri IV sème le désordre dans leurs rangs ainsi que dans ceux de la cavalerie de Mayenne et d'Egmont. Henri IV en profite pour charger, l'armée des ligueurs cède sous cette attaque, la cavalerie se débande très vite suivie des fantassins.
Le comte d'Egmont charge à la tête de 1200 lances et d’un escadron de reîtres. Un capitaine des Carabiniers Royaux d’Henri IV repère le comte, le charge et lui fracasse le crane d’un coup de pistolet.

«(…) Mais je sais que entres autres, le comte d’Egmont, qui était général de toutes les forces qui leur étaient venues de Flandres, y a été tué.» Extrait d'une lettre d'Henri IV, roi de France et de Navarre.
Parmi les trophées que l'on remet au roi se trouvent 40 drapeaux, la cornette du duc de Mayenne et l'étendard du comte d'Egmont...

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