Honneur à nos Mort Glorieux
" … s'il est vrai que les Hommes meurent deux fois, la première fois le jour de leur décès, la seconde fois lorsque plus personne ne parle d'eux, ayons garde de toujours préserver leur souvenir … "
MARQUIS Léon Joseph (1911-1945)
Mort pour la France, 29 ans.
Déporté politique, mort en déportation.
Il est né à Adinfer le 17 mai 1911, ses parents étaient Joachim Hubert MARQUIS, cabaretier et Louisa VARE.
Il épouse Marie Rose CROCQ à Thaon les Vosges le 19 février 1937.
Le couple a eu quatre enfants : Claude, Jacques, Christiane et Josette.
Après la Grande Guerre, seuls les grand parents de Léon reviennent à Adinfer, ses parents s'installent dans les Vosges. Nous ignorons quel métier il exerçait avant la guerre et son parcours militaire.
Arrêté par la Gestapo et les S.S. le 5 septembre 1944 avec 51 autre personnes à Rehaincourt (Vosges) en représailles à des faits de résistance. Interné au camp de Shirmeck (Alsace) le lendemain puis à Gaggenau (kommando extérieur). Il arrive le 9 octobre 1944 au camp de concentration de Dachau (Allemagne), transféré au camp d'extermination d'Auschwitz (Pologne) le 24 novembre 1944 , il échoue à Buchenwald le 26 janvier 1945, au "petit camp" (camp de quarantaine).
Il décède de "maladie pulmonaire" le 20 février 1945 dans le bloc 64 du camp de concentration de BUCHENWALD (Allemagne).
Sa famille est avisée de son décès par la Croix Rouge le 9 octobre 1945.
Déclaré "Mort pour la France" le 21 novembre 1947, le 4 septembre 1953, la qualité de "Déporté politique" lui est reconnue. Une décision ministérielle lui accorde la mention "Mort en Déportation" le 7 octobre 1994. L'acte de décès est transcrit le 19 juin 1947 à Thaon les Vosges..
Lieu d'inhumation : Camp de Buchenwald.
Son nom a été ajouté au Monument aux Morts le 11 novembre 2008.
Son parcours de Déporté
Le 4 septembre 1944, la 3e Armée Américaine de Patton reçoit comme objectif la Sarre, elle est épaulée par la 2e Division Blindée de Leclerc et par les Maquisards. Le 5 septembre les SS et la Gestapo opèrent une série de représailles visant les résistants et la population civile "suspecte". Léon MARQUIS est réfugié à Rehaincourt, le village va subir ces représailles au cours de laquelle 51 hommes vont être arrêtés et déportés, 32 ne reviendront jamais des camps, dont Léon. Le village est incendié à 60 %.
SCHIRMECK
Les hommes sont d'abord internés au camp de SCHIRMECK (Alsace) du 6 au 26 septembre 1944. Schirmeck est, avec Natzweiler-Struthof, l'un des deux camps de concentration établis en France, mis en service le 2 août 1940, il est libéré le 22 novembre 1944.
Du 27 septembre au 7 octobre 1944, Léon est interné au camp de GAGGENAU (Gaggenau-Rasttat) qui est un des deux commandos extérieurs de Schirmeck.
DACHAU
Léon Marquis arrive dans ce camp le 9 octobre 1944 où il reçoit le matricule 113.848. DACHAU est le premier camp de concentration créé par les Nazis, il se situe en Bavière (Allemagne). Mis en service le 22 mars 1933, il est fermé du 26 octobre 1939 au 18 février 1940. Plus de 200.000 détenus y sont passés, 76.000 y ont perdus la vie. On y déportait des opposants politiques, les "asociaux", des criminels, des prisonniers .de guerre et des prisonniers de marques. Les SS commencent l'évacuation du camp le 26 avril 1945, la 7e Armée Américaine le libère le 29 avril suivant. Le 24 novembre, Léon fait parti du convoi dit "des Vosgiens" à destination d'Auschwitz, ce convoi compte 1014 déportés dont 863 Français
AUSCHWITZ
En novembre, Léon est transféré à AUSCHWITZ où il arrive en novembre 1944, il reçoit le matricule 200.680. Auschwitz est le seul camp où le matricule des détenus est tatoué sur leur avant-bras. Ce camp a la particularité d'être en même temps un camp de concentration et un camp d'extermination (Auschwitz-Birkenau). Il se situe en Pologne Mis en service le 20 mai 1940, les premières évacuations datent de août-novembre 1944, les 18 et 19 janvier 1945, 58.000 détenus sont évacués, le 20 janvier, les SS font sauter les crématoire, fusillent les juifs et détruisent les archives. L'Armée Rouge libère le camp le 27 janvier 1945 peu après la destruction du dernier crématoire par les SS. On estime à plus de 400.000 le nombre de détenus passés par ce camp et entre 145.000 à 239.000 à avoir perdu la vie dans le camp de concentration. Entre 1 et 1,2 millions de personnes sont mortes lors de la sélection à l'entrée du camp (camp d'extermination).
BUCHENWALD
Transféré d'Auschwitz à BUCHENWALD le 26 janvier 1944, Léon Marquis devient le matricule 121.463. Il est directement interné dans le petit camp ou "camp de quarantaine". Il semble donc qu'il est malade à son arrivée, il est étiqueté Polit. Franzose" c'est à dire déporté politique Français.Il porte un triangle rouge marqué d'un "F". Buchenwald se trouve en Thuringe (Allemagne), sa construction débute le 15 juillet 1937, l'évacuation commence le 3 février 1946 et le camp est libéré le 11 avril 1945. 239.000 détenus y sont passés et 60.000 y sont morts.
Léon Marquis meurt le 20 février 1945 dans le bloc 64 du petit camp, la cause officiel est "maladie pulmonaire du côté gauche", il peut très bien être mort de pneumonie ou d'une autre maladie, de faim, de froid, d'épuisement mais peu probablement de mauvais traitement.
Son corps est brulé dans un crématoire et ses cendres sont déposées dans un "Aschegrab", sorte de trou prévu à cet effet où il repose toujours.
Vue aérienne de Buchenwald, la flèche indique l'emplacement du bloc 64 (détruit).